Ambassade de France – Berlin
L’ambassade de France en Allemagne, détruite un 1945, est reconstruite sur son site historique agrandi sur la célèbre Pariser Platz à côté de la Porte de Brandebourg. En plein cœur de la capitale, le site recomposé est extrêmement encaissé entre les longs et hauts immeubles mitoyens projetés en 1996 lors du concours. La question cruciale était de savoir comment intégrer les nombreux services de l’Ambassade dans un tel espace confiné sans « étouffer » les lieux. En 1997, Christian de Portzamparc, en équipe avec Elizabeth de Portzamparc pour l’architecture des espaces de réception et Régis Guignard pour l’aménagement paysager, remporte le projet. Christian de Portzamparc a voulu dilater ce site, pour éviter qu’aucun des bureaux ne soit en second jour et créer un ensemble où l’on doit être bien pour habiter, travailler et se réunir.
L’architecte a donné à cet intérieur d’îlot fermé l’impression d’une suite de lieux qui s’enchaîne sans fin en recourant au dispositif savant d’un petit quartier de sept bâtiments et de trois jardins à différentes hauteurs, offrant partout la lumière et des vues à la fois proches et lointaines. Ces bâtiments furent d’abord vus pour installer toutes les liaisons fonctionnelles entre les nombreux services. Au sol, une rue intérieure de six mètres de large, de proportions très verticales, est installée entre la Pariser Platz et la Wilhelmstrasse.
Ce passage couvert, jouxté d’une cour à rez-de-chaussée, organise les accès et permet de comprendre d’emblée l’ensemble de l’îlot, de voir en profondeur et vers le ciel. À l’angle de cette rue, un café est conçu par Elizabeth de Portzamparc. Issu de la volonté d’Elizabeth de Portzamparc de prolonger les salons de réception, un jardin intérieur est situé à une hauteur de cinq mètres et entouré de tous ces salons, formant l’étage noble, le « bel étage » en allemand. À seize mètres de haut, une longue promenade traverse tout le site, bordée d’un jardin vertical.
Sur ce site très fermé, les choix architecturaux dilatent les lieux en les démultipliant. La gestion de l’espace disponible a créé, sur ce terrain étroit, ces sept bâtiments, trois jardins, une rue intérieure, et une passerelle-jardin arboré. Ce site, bien que clos, ouvre vers le haut le regard et permet l’éclairage maximale du ciel. Christian de Portzamparc ouvre des points de vue dans la profondeur du bâtiment et multiplie les perspectives. Les leçons tirées de la notion d’« îlot ouvert » a permis ici la métamorphose d’un « îlot fermé ».
Sur place, les règlements de construction imposés autour de la Porte de Brandebourg exigent un socle, ici traité en béton, hommage à l’esprit de Karl Friedrich Schinkel, l’architecte responsable de l’urbanisme de Berlin.
PROGRAMME : Équipement public accueillant la résidence de l’Ambassadeur, les bureaux du Consulat et de la Chancellerie, l’antenne culturelle, des espaces de réception, une cafétéria, un amphithéâtre, des logements et des espaces logistiques, le tout réparti en sept bâtiments
SURFACE : 20 000 m²
CLIENT : Ministère des affaires étrangères
ARCHITECTE : Christian de Portzamparc
ARCHITECTE D’INTÉRIEUR : Elizabeth de Portzamparc
ARTISTES: François Morellet, Georges Noël, François Rouan, Niele Toroni, Martin Wallace, Zao Wou-Ki
BET : Bilfinger Berger AG et CEGELEC, HL-Technik | Structure et fluides : Jacobs Serete – Boll & Partners (partenaire Allemand) | Acoustique : Jean-Paul Lamoureux | Paysagiste : Régis Guignard – Méristème