MONTPELLIER – Les Jardins de la Lironde

France - Montpellier 1991 › 2012

« On s’est trompé avec les villes. On aurait dû les mettre à la campagne » Alphonse Allais, dans cet éclat de rire, a concentré l’impossible.

L’hybridation nature-urbanité est une question clé aujourd’hui. Comment créer dans la périphérie de la ville des qualités d’habitat que le centre n’offre pas ? Plutôt qu’un projet de lotissement occupant tout le territoire, celui-ci conserve les vignes, les fermes et les oliviers et crée des « îles » bâties de quatre à cinq niveaux sur des socles de parking qui permettent une libération du sol, transformé soit en jardin de copropriété, soit en jardin public, soit appartenant à chaque « île ».

Nous retrouvons une forme d’îlot ouvert. Les logements à double orientation ont tous des vues rapprochées sur la cour-terrasse ainsi que des vues amples et lumineuses sur le panorama d’ensemble. La plupart des îles ont deux ou trois promoteurs et architectes de la région. À la différence de Masséna où il a joué la liberté des « styles » architecturaux, où les contrastes sont permis et unifiés par la rectitude de la rue, il fallait éviter ici l’éparpillement d’objets architecturaux disparates dans le paysage. Christian de Portzamparc définit des lignes communes : un type de socle en béton à relief, un code couleur et matériaux, un principe de sur-toiture permettant la ventilation naturelle des toitures. Important en effet ici de jouer l’enchaînement entre bâtiments, à la différence de la grille dense de Masséna. Christian de Portzamparc intervient sur deux moitiés d’îles comme architecte.

PROGRAMME : Projet urbain : Définition des orientations architecturales et urbanistiques de la ZAC « La Lironde » ; 2 000 logements, 35 000 m² de bureaux-activités, une école, répartis en « îles bâties » dans un parc paysagé.

SURFACES : 190 000 m² SHON totale dont 140 000 m² de logement, 35 000 m² de bureau et équipement public, 198 000 m² d’espace vert, 52 500 m² de voie publique et 101 000 m² de propriété privée existante

CLIENT : Société d’équipement de la Région de Montpellier (SERM)

ARCHITECTE : Christian de Portzamparc

AMÉNAGEUR : Société d’équipement de la Région de Montpellier (SERM)

PAYSAGISTE : Michel Desvigne